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Par Bruno Meyerfeld
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ReportageEn avril, au Brésil, le gouverneur d’extrême droite Tarcísio de Freitas donnait un ordre brutal d’évacuation du dernier bidonville du centre-ville, dont il entend faire le nouveau quartier administratif. Malgré l’absence de véritable solution de relogement, la plupart des familles, par peur, se sont résignées à partir.
La petite maison se vide à mesure que les yeux se remplissent d’émotion. Et d’angoisse. « On a la peur au ventre », lâche Barbara Monique dos Santos, 28 ans, une doudoune rose sur le dos et un enfant dans les bras. Autour d’elle, les déménageurs s’activent, descendent matelas et gazinière par le petit escalier. Certains, honteux, gardent les yeux baissés. « Cette maison, on l’a construite de nos mains. C’était chez nous depuis quatorze ans… En moins de deux semaines, on a été forcés de la quitter », soupire-t-elle.
Ce 22 avril, la jeune femme et sa famille sont les premiers à quitter la favela du Moinho. Un quartier effilé, en forme d’olifant, fatras de brique, de plâtre et de bois mouillé, coincé entre voies rapides et voies ferrées, où vivent entre 3 000 et 4 000 habitants. Son nom fait référence à un ancien moulin du début du XXe siècle. En son cœur, six silos abandonnés, vigies des lieux, observent impuissants le drame en cours : la destruction de l’un des 1 700 bidonvilles de São Paulo, recensés par le Secrétariat municipal du logement, et le dernier du centre-ville.
L’ordre brutal d’évacuation a été donné mi-avril par le gouverneur de l’Etat, Tarcísio de Freitas, un militaire d’extrême droite, ex-ministre de l’infrastructure du gouvernement Bolsonaro, de 2019 à 2022. « On nous a laissé deux jours pour nous décider ! », s’indigne Barbara Monique dos Santos, au côté de son époux, chauffeur de VTC. Avec un bébé et une fille de 6 ans à la santé fragile, qui a dû subir une trachéotomie, le couple n’avait guère le choix. « On avait peur de finir à la rue. On s’est résignés », conclut amèrement la mère de famille, avant de quitter les lieux.
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