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Par Pascal Riché
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EnquêtePendant longtemps, la science économique a ignoré la crise du climat et de la biodiversité, malgré les alertes répétées des scientifiques. Si un changement s’amorce, notamment sous la pression des étudiants, les résistances restent puissantes.
Les économistes ont longtemps ressemblé à ces personnages pantins du film Don’t Look Up, d’Adam McKay (2021), qui, malgré l’évidence, refusent de voir qu’une météorite fonce tout droit vers la Terre. Les climatologues et biologistes ont beau avoir alerté la planète, pendant des décennies, qu’une catastrophe est en cours, et avoir répété qu’elle est forcément dévastatrice pour l’activité humaine, la science économique a continué à caresser ses modèles de croissance comme si de rien n’était.
Depuis quelques années, pourtant, le vent semble tourner. La profession semble enfin prendre la mesure des crises du climat et de la biodiversité. Les signes se multiplient : colloques spécialisés, publications scientifiques, financements de thèses, création de chaires universitaires, remises de prix… On ne peut certes pas encore parler de changement d’ère, mais le champ s’ouvre.
Prenez le dernier Prix du meilleur jeune économiste, dont Le Monde est partenaire, remis au Sénat en une soirée ensoleillée, le 19 mai. Certes, le jury – composé de membres du Cercle des économistes – n’a pas couronné un détracteur de la croissance, loin de là. L’obsession du lauréat, Antonin Bergeaud, c’est plutôt le redressement de la productivité, au point qu’il se demande si l’Union européenne, dans ses priorités, n’est pas allée un peu trop loin sur l’environnement et le social.
Mais, derrière lui, les trois nominés sont tous des spécialistes de questions touchant à l’environnement. Carton plein. Adrien Bilal est un macroéconomiste ultrabrillant de l’université Stanford, qui a démontré que l’impact du réchauffement climatique sur l’activité était six fois plus important que ce que l’on pense. Lauriane Mouysset est une économiste-philosophe-biologiste, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste de la biodiversité au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), qui a tourné le dos à l’approche classique consistant à attribuer une valeur monétaire à la nature : elle préfère développer des outils plus complexes. Mathieu Parenti, enfin, spécialiste du commerce international à l’Ecole d’économie de Paris et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, défend ardemment la taxe carbone.
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